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Se former en tant que parents : un devoir moral qui ne peut être délégué

Se former en tant que parent est essentiel. Marvin Berkowitz, l’une des plus grandes autorités mondiales en éducation du caractère, disait : « L’école peut aspirer à former le caractère, mais c’est la famille qui le façonne dès les fondations. » En effet, tandis que les établissements éducatifs s’efforcent de développer chez les enfants des vertus telles que la responsabilité, l’empathie ou l’autocontrôle, le véritable incubateur du caractère humain est le foyer. Aucun projet éducatif sérieux ne peut se passer de considérer les parents comme acteurs clés de cette mission. Mais pour que ce rôle soit efficace, il ne suffit pas d’être présent : il est nécessaire d’être formé.

18 novembre 2024

4 minutes de lecture

Se former en tant que parent n’est pas optionnel

La littérature spécialisée reconnaît depuis des décennies que la participation parentale est l’un des facteurs les plus robustes du développement moral, académique et social des enfants. Berkowitz le résume clairement : « Character education without engaging the family is incomplete and likely ineffective » (2002). Autrement dit, une éducation du caractère qui exclut les parents est destinée à un échec partiel.

Alors, comment obtenir cet engagement ? Et que signifie qu’un parent soit « formé » à l’éducation du caractère ?

Il ne s’agit pas de transformer les parents en pédagogues professionnels, mais de leur fournir des outils pour comprendre leur influence formative et agir avec intention et cohérence. Éduquer le caractère n’est pas spontané : cela exige clarté des valeurs, compétences relationnelles, capacité de modélisation, sens du but et fermeté affective.

Parents formés vs. parents improvisés : deux trajectoires qui ne sont pas neutres

Considérons deux trajectoires réelles que l’expérience éducative révèle fréquemment.

Dans le premier cas, nous voyons des familles ayant reçu une formation à l’éducation positive, à l’intelligence émotionnelle et à l’éducation aux vertus. Des parents qui savent corriger sans humilier, qui favorisent la réflexion plutôt que l’obéissance aveugle, et qui pratiquent ce qu’ils prêchent. Dans ces foyers se créent des environnements de sécurité affective, où l’enfant se sent vu, écouté et guidé avec tendresse. Le résultat à moyen et long terme : des jeunes dotés de discernement, de résilience, de responsabilité personnelle et d’ouverture au bien commun.

Dans le second cas, nous trouvons des foyers où les parents—malgré leurs bonnes intentions—improvisent constamment, réagissent dans l’urgence ou reproduisent des modèles éducatifs qu’ils n’ont jamais remis en question. L’autorité oscille entre autoritarisme et permissivité, et le climat émotionnel est imprévisible. Ces enfants développent souvent de l’insécurité, des difficultés à gérer la frustration et une moralité dépendante du contexte.

Les deux trajectoires ont des conséquences profondes, non seulement dans le cadre scolaire, mais également dans la construction de l’identité morale des enfants.

Éduquer le caractère, ce n’est pas transmettre des règles, c’est former la conscience

Comme le souligne Berkowitz, le caractère ne se résume pas à se comporter « correctement » sous supervision. « Character is about moral functioning in real life. » Cela exige plus que du contrôle : cela implique d’intérioriser des principes, de renforcer des habitudes et de développer la capacité de jugement moral. Ce processus commence à la maison, dès les premières expériences relationnelles, la régulation émotionnelle et le sens du devoir.

Ainsi, former les parents ne consiste pas seulement à leur enseigner des techniques parentales. Il s’agit de les aider à devenir des éducateurs moraux délibérés, capables de guider, soutenir et accompagner leurs enfants dans la construction d’une vie bonne. Et comme tout éducateur, ils doivent également examiner leurs convictions, corriger leurs erreurs et grandir personnellement dans le processus.

Le foyer : premier et plus influent environnement de formation du caractère

Les neurosciences ont confirmé que les premières années de la vie sont critiques pour le développement de l’architecture émotionnelle et morale de l’être humain. La manière dont un enfant apprend à attendre, écouter, perdre, partager et demander pardon laisse une empreinte qui conditionnera ses relations avec lui-même, avec les autres et avec la vérité.

Tout cela ne se fait pas automatiquement. Cela se produit lorsque des adultes significatifs modèlent des vertus, offrent des repères clairs et accompagnent avec une présence attentive.

Un père qui fait face à une injustice sans recourir à la vengeance ; une mère qui reconnaît son erreur devant son enfant et lui demande pardon ; des parents qui discutent sans perdre le respect mutuel… ils sèment quelque chose de bien plus précieux que tout discours moral : ils forment le caractère de leurs enfants par leur propre vie.

La communauté éducative a besoin de parents actifs, pas de spectateurs

La qualité de l’éducation du caractère dans les écoles dépend largement de l’existence d’un véritable partenariat durable avec les familles. Il ne s’agit pas que les parents visitent l’école occasionnellement, mais qu’ils fassent partie intégrante du projet éducatif : par leur témoignage, leur accompagnement, leur volonté d’apprendre et leur cohérence.

Les écoles qui ont le plus grand impact sur le développement intégral des élèves ne sont pas celles qui délèguent tout à la classe, mais celles qui construisent des ponts constants entre ce qui se vit à la maison et ce qui se travaille à l’école.

Cela implique que les parents assument également leur rôle de membres actifs de la communauté éducative, ouverts au dialogue, présents dans la vie scolaire et disposés à continuer d’apprendre.

Une question urgente pour les parents responsables

Éduquer le caractère, c’est former des personnes avec conscience, volonté et sens du bien. C’est la tâche la plus noble—et la plus exigeante—qui existe. Et elle ne commence pas à l’école, ne se résout pas avec la technologie et ne peut pas être sous-traitée.

Elle commence à la maison, dans le regard des parents, dans leurs gestes quotidiens, dans leur capacité à se former pour former.

Peut-être que la prochaine grande étape dans l’éducation de nos enfants n’est pas en eux, mais en nous : dans notre décision de continuer à grandir pour éduquer avec plus de profondeur et de sens.

Mª Asunción Rey Ballesteros
Directrice des Programmes d’Éducation du Caractère, Fundación Parentes

Questions fréquemment posées

Qu'est-ce qui nous identifie à l'école Azobé?

Nous sommes une école qui vise l’excellence académique, mais aussi l’excellence humaine, car une bonne personne est généralement un bon professionnel. C’est pourquoi le respect des autres, de soi-même, et du travail bien fait sont des valeurs humaines et chrétiennes que nous inculquons à nos élèves en collaboration avec leurs parents. Nous avons pour objectif ambitieux de servir la société, les familles et les étudiants.

Que signifie le fait que l'école Azobé soit membre du réseau Parentes International Education Network?

Les écoles du Parentes International Education Network promeuvent des valeurs morales et culturelles liées au travail bien fait, au désir de s’améliorer et de se dépasser, au respect, à la promotion de la liberté et de la responsabilité personnelle. De même, des valeurs telles que la loyauté, l’honnêteté, la justice, la solidarité et la paix sont encouragées. Tout cela repose sur une vision chrétienne de la personne et du monde.

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